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Peintures des villes
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Albert Siffait de Moncourt a été qualifié de « peintre-agriculteur » par Henry Daras, le gendre de sa fille, pour son attachement à la campagne qui forme une de ses sources d’inspiration.
Il a cependant beaucoup voyagé et a représenté de nombreuses villes comme celles du nord de la France, bien sûr Paris à l’occasion de nombreuses expositions où ses toiles sont présentées, Angoulême, Londres, Bruxelles… Avec toujours un centre d’intérêt vers le bâti ancien.
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Coin de rue (Abbeville). Référence ASM011
Ce tableau a été choisi pour la couverture du catalogue de l’exposition au musée Boucher de Perthes à Abbeville en 2003. Notice rédigée par Mme Pantxipa De Paepe.
1927, Paris, Grand Palais, page 113, n° 835 ; 1930 Paris, Grand Palais, page 149, n° 1367
1960, Rue, n° 7 ; 1978, Rue, n°7 ; 2003, Abbeville, Musée Boucher de Perthes, n° 14
Le motif principal de cette œuvre tardive présentée au salon de 1927 et 1930 est encore visible aujourd’hui puisqu’il s’agit de l’élégante demeure du XVIIIe siècle située à l’angle de la rue des Rapporteurs et des Poulies (actuel N°1) : la masse de pierre située ici à contre-jour se découpe sur plus de la moitié de l’espace de la toile, la fenêtre inscrite dans le pan coupé, aujourd’hui disparu, marquant le centre de la composition. L’ensemble est admirablement porté par l’art d’Albert Siffait de Moncourt, dessinant là dans une flaque un paysage inversé, dorant d’ailleurs le pavé, célébrant ici le matériau par un travail fouillé du mur solidement parementé, dont il souligne de rehauts lumineux les arêtes.
Le coin de rue choisi par de Moncourt parle de lui-même : on retrouve là un dispositif dont la fréquence dans l’Abbeville d’avant-guerre est bien connue, le pan coupé, surplombé ici d’une trompe sous-le-coin dont l’intrados est orné d’une coquille finement sculptée. Si l’œuvre est naturellement à considérer de façon globale, il faut peut-être évoquer une nouvelle fois une attention particulière de l’artiste à la singularité de la structure architecturale, manière qui fait de lui tout autant le créateur d’atmosphère que le promoteur en bon érudit local, d’une archéologie du bâti.

