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La vie du peintre
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Portrait d’Albert Siffait de Moncourt par Aman Jean. dédicace sur la partie haute de la toile « à mon ami Albert de Moncourt 1894 ». peinture à l’huile sur toile, H. 00; L. 00 cm. Crédit photo : famille Daras. Coll. part.
Note : Aman Jean a réalisé très peu de portraits d’homme, celui-ci est d’une style proche de celui du portrait de Verlaine
LES ETAPES D’UNE VIE CONSACREE A LA PEINTURE et AU MARQUENTERRE
Naissance en 1858 à Nantua où son père Jules Siffait de Moncourt est sous-préfet. C’est lui qui a construit la maison familiale à Rue (Ville située à une dizaine de km de la Baie de Somme). Son frère Henry est sculpteur établit près de Blonville sur mer.
L’origine de la famille est à Abbeville avec les manuscrits dits « Siffait ». La famille est aussi connue par les « Folies Siffait » en bord de Loire…
Il a vécu pratiquement toujours dans la ville de Rue où est situé la maison familiale habitée aujourd’hui par ses descendants. Il fait de nombreux séjours à Paris où il a un appartement.
Pour sa jeunesse et sa formation artistique,
Aucune source ne permet de connaître cette période en dehors des cours de Karl-Emest Lehman (1814-1882) et de Luc-Olivier Merson (1846-1920).
de 1882 à 1890 soit de 24 à 32 ans,
Affirmation d’une ambition d’artiste peintre à travers la présence d’une ou deux œuvres chaque année au salon des Artistes Français. En 1890, il reçoit la Médaille d’honneur au Salon des Artistes Français pour le tableau « Reddition de Calais » (aujourd’hui au musée de Picardie à Amiens).
C’est un artiste associé à l’Académie Julian
de 1881 à août 1914 soit de 33 à 55 ans.
Toujours une participation régulière aux salons parisiens.
Vie familiale à Rue (mariage en 1891 avec Jeanne Aude dont le frère Félix André Aude épouse Marie Thérèse Durand-Ruel), naissance de son fils Jacques en 1892 et de sa fille Jacqueline en 1894).

de août 1914 à novembre 1918,
Engagé volontaire pendant toute la durée de la guerre. Pas ou très peu de production artistique. Médaillé militaire et Croix de guerre 14-18. Voir le carnet de guerre.
de décembre 1918 à sa mort en 1931 à Rue, soit de 59 à 73 ans
Décès de son seul fils en décembre 1918 des suites d’une maladie contractée sur le front, événement qui le marquera beaucoup.
« de 1920 à1930, il produit énormément, il est alors dans la plénitude de ses moyens. Il expose à Paris, à Bruxelles, à Amiens, à Abbeville » (1)
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Une renaissance récente
Sa fille Jacqueline, son mari comme leurs enfants se sont peu intéressés aux tableaux de leur ancêtre. Ce qui explique le peu de communication sur Albert Siffait de Moncourt depuis son décès en 1931 (Deux expositions locales à Rue en 1960 et 1978) .
Deux évènements majeurs et concomitants sont à l’origine de la « renaissance » de l’artiste et de ses œuvres en 2003.
– Dominique Daras présente l’artiste à Mme Pantxika De Paepe, conservateur en chef du musée Boucher de Perthes d’Abbeville qui prend l’initiative de réaliser une exposition de ses œuvres en 2003. C’était la première exposition du peintre dans un musée.
– Autre évènement ; au cour du vernissage de cette exposition, par surprise, des allemands sont venus remettre aux descendants de l’artiste son carnet de guerre 14-18 trouvé dans un grenier d’une maison de l’île de Spiekeroog au nord de l’Allemagne ; ce qui a permis de mieux connaître sa personnalité.
A propos de la difficulté d’établir une chronologie dans l’évolution de l’artiste
Il n’existe pas de documents ou de correspondance issue des archives de la demeure familiale. Cette maison a été vandalisée et utilisée par les allemands (l’Organisation Todt) pendant l’occupation lors de la guerre 1940-1944 pour y loger les travailleurs étrangers qui construisaient le mur de l’Atlantique tout proche. Seuls ses tableaux ont pu être transportés et cachés chez un ami de la famille. Les rares repères sont :
- Des extraits de correspondance trouvée dans celle de ses amis (Henry Daras, Le Sidaner, Aman-Jean…).
- Les dates de sa participation aux salons parisiens (avec les catalogues sans photos) mais le titre des œuvres présentées ne suffit pas toujours à les associer aux œuvres connues à ce jour et à les placer dans le temps (sauf quelques exceptions comme le tableau « Les bourgeois de Calais« , primé lors d’une exposition parisienne).
- Très peu de tableaux sont datés
- Quelques publications sur son territoire : le Marquenterre et dans des sociétés savantes
- Quelques articles de presse
- Sa nécrologie (1)
L’usage d’un support original : le fibrociment

Albert Siffait de Moncourt a beaucoup peint sur des plaques (ou carreaux) de fibrociment pour réaliser des études préparatoires (ou modello) avant la peinture définitive sur toile ou pour le plus souvent en faire une œuvre finie.
« C’est un précurseur dans l’usage assez rare de ce support qui a été aussi utilisé par Georgette Agutte, Paul Baudoin et Henri Marret, Jean Gorin, Pablo Picasso, le groupe Espace et Fernand Leger… » Source : un mémoire de fin d’études de Bertrand Brunelli (atelierbelair.fr), voir la bibliographie.
Voici quelques grandes caractérisques communes aux oeuvres d’Albert Siffait de Moncourt
* Il peint rarement le ciel, mais plutôt les effets de la lumière sur le sujet traité. * Des cadrages serrés, souvent surprenants. * Une présence humaine très fréquente, même * L’artiste aime traiter le travail de l’homme : l’architecture * Un détail très fréquent : l’herbe entre les pavés avec une petite flaque d’eau. | L’automne est sa saison « Il lui faut la mélancolie de l’automne, cette saison |