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Ses amis
Albert Siffait de Moncourt a eu une « vie sociale » riche et diversifiée. Ci-dessous, il s’agit des seuls artistes peintres pour lesquels nous disposons de témoignages amicaux. Sa fréquentation régulière des salons parisiens permet d’imaginer qu’il devait connaître de nombreux confrères.
Il participe à plusieurs sociétés savantes comme les « Rosati Picards » d’Amiens, la société des Antiquaires de Picardie. Il a été administrateur du musée Boucher de Perthes à Abbeville (musée qui organise une exposition de ses œuvres en 2003). Il a rencontré les frères Caudron, pionniers de l’aviation au Crotoy (à leur demande, son épouse a traduit des articles en anglais sur les frères Wright); cf le tableau « Nolette, vue sur l’envol« .
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Aman-Jean (1858-1936)
Aman-Jean est un peintre intimiste formé à l’école du symbolisme, c’est surtout un virtuose du portrait féminin. Il est qualifiée de « peintre de la femme » par Patrick Gilles Persin.

Dans son carnet de guerre Albert Siffait de Moncourt cite deux fois Aman-Jean :
20-28 mars 1916, « Reçu une bonne lettre d’Aman-Jean. Son fils qui aurait pu partir comme aide major est parti dans le rang. Il reviendra Lieutenant. Aman-Jean ne travaille pas. Il espère qu’après la guerre l’esprit des peintres sera plus élevé, car ce qui fait l’artiste, c’est l’âme, l’émotion. Notre âme sera-t-elle purifiée par l’épreuve ? Espérons-le. Mais la guerre, telle qu’elle est, inspirera-t-elle les artistes ? Elle n’est pas belle au point de vue pictural du mot. L’épopée, telle que le musée de Versailles a la prétention de réaliser, n’existe pas dans la guerre actuelle. »
23-25 février 1917, « Je reçois le mien (ordre de départ) avec 24 heures de permission. A Paris, je vois beaucoup d’amis. Georges Durand-Ruel, qui a comblé Robert (son neveu), Jacques (son fils) et moi d’excellents cigares et de tabac pendant toute la campagne, d’Agnel de Bourbon et Aman-Jean, Dureau etc… »
Par ailleurs, deux lettres envoyées de Château-Thierry par Aman-Jean à Henry Daras mentionnent cette relation :
29 décembre 1914 : « Savez-vous que Moncourt, avec 55 ans, a repris du service dans les Dragons où sert son fils, c’est très beau… »
27 mars 1918 : « Cher ami, Je suis heureux de vous féliciter du mariage de votre fils avec Jacqueline de Moncourt. Vous devez être content… »
Aman-Jean a fait l’objet d’une très belle exposition « Songes de femmes » qui s’est tenue en 2004 à Douai puis Carcassonne, Bourg en Bresse et enfin Château-Thierry.
Dans le catalogue de cette exposition, Albert Siffait de Moncourt est cité deux fois :
– en 1882 : « ils (Aman-Jean et ses amis Laurent et Seurat) partent à Pontaubert et à Rue, dans la Somme, chez le peintre Albert de Moncourt »
– en 1895 : « Aman-Jean expose le portrait du peintre Albert de Moncourt » à La Nationale. » C’est un portrait d’Albert Siffait de Moncourt à 37 ans dédicacé « A mon ami Albert de Moncourt – 1894 « .
Le Sidaner (1862-1939)
C’est un des fondateurs du postimpressionnisme

Plusieurs sources attestent d’une relation d’amitié suivie entre Albert Siffait de Moncourt et Henri Le Sidaner
D’abord, dans le carnet de guerre d’Albert Siffait de Moncourt des 8-9 août 1917 : « Un souvenir d’Etaples qui m’est suggéré par une conversation avec l’officier gestionnaire de l’ambulance de la 7ème DC (c’est tout ce qui reste de la division) me reporte à mes amis d’Etaples, Eugène Vail, Bosch-Reitz, Le Sidaner… ».
Il fait référence au « groupe d’Etaples » qui rassemblaient des peintres mais dont il ne faisait pas vraiment partie.
Ensuite, dans le carnet de travail d’Henri Le Sidaner, on note qu’il se sont rencontrés entre 1898 et 1904: « en juin 1904, en vacances à Fort Philippe, Le Sidaner reçoit de Moncourt à déjeuner, puis dîne avec lui chez le peintre Eugène Chigot. Tous vont se baigner le lendemain avec femmes et enfants. »
Ces différentes sources ne traitent pas directement de peinture, elles montrent qu’Albert Siffait de Moncourt appartenait à cette communauté qui se retrouvait aussi aux moments des salons et expositions parisiennes.
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Henry Daras (1850-1928)
Henry Daras est un peintre de formation symboliste.
De nombreuses œuvres sont présentées au musée d’Angoulême.
D’abord élève à l’école des Eaux et Forêts, il change complètement d’orientation et entre chez Cabanel, puis chez Elie Delaunay, mais il trouve son véritable maître en la personne de Pierre Puvis de Chavannes dont il devient l’ami. Il l’aide pour la peinture de ses vastes tableaux.
Remarquable dessinateur dans la grande tradition classique, il produit d’abord des œuvres symboliques et religieuses non académiques (grands panneaux pour l’Eglise Saint-François de Sales à Paris et pour l’église Saint Martial d’Angoulême, Samson, David, etc…).
« Vraiment un peintre de premier plan », le Président de la République le 11 octobre 1986 lors du vernissage de l’exposition « Henry Daras » au musée d’Angoulême.
Son fils Charles Daras à épousé la fille d’Albert Siffait de Moncourt, d’où une relation familiale et artistique entre eux.
Louis Braquaval (1854 – 1919)
Louis Braquaval est aussi un peintre de la Picardie maritime et plus particulièrement de la baie de Somme ont attiré un grand nombre de peintres fascinés par ce paysage si particulier. L’ouvrage « les peintres de la baie Somme, autour de l’impressionnisme » témoigne du nombre et de la qualité de ces peintres. Grâce aux rares archives disponibles, on observe que des relations régulières sont entretenues par Albert Siffait de Moncourt avec de nombreux peintres.Par ailleurs les peintres se cotoyaient également à Paris, notamment lors des expositions. Louis Braquaval a fait l’objet d’une exposition temporaire au musée Boucher de Perthes à Abbeville du 25 juin au 1er octobre 2000.
Dans son carnet de guerre Albert Siffait de Moncourt cite deux rencontres avec ce peintre picard :
2 août 1914, « Eté voir Braquaval à cheval à St Valéry par la nouvelle route inachevée »
1-5 août 1916, « Dîner à Forest-Montiers, dans le délicieux intérieur des André David, avec le ménage Braquaval ».
Il réalise le portrait de la fille de Louis Braquaval.
Jean de Francqueville (1860 - 1939)
Jean de Francqueville est un peintre picard ayant de très nombreux points communs avec Albert Siffait de Moncourt : ayant vécus exactement pendant la même période, habitant à la campagne à 60km l’un de l’autre, fréquentant les mêmes lieux parmi lesquels : les salons des artistes français à Paris, les Rosati Picards et la Société des Antiquaires de Picardie à Amiens et enfin un art de peindre assez proche.
Malgré toutes ces proximités, il surprenant qu’ils ne se soient pas rencontrés : aucune trace d’un échange.
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